 |
" Moi, j'en ai marre d'être attendu au tournant, même par Dieu, si il croit me faire honneur...
...Des comptes, des jugements derniers ou pas, mais, foutre, des comptes, on cesse pas d'en rendre, toute sa vie. A tout, à tous. A l'état civil, à sa nourrice, aux pions, aux juteux, aux zautorités, aux gabelous, aux condés, aux curés, à l'État c'est moi, aux armes citoyens, aux marchands de soupe, aux dire son nom après dix heures, aux passons la monnaie...
Des comptes à qui ?... De quoi ?... Pourquoi ?...
On finira jamais d'être jaugé, jugé, pesé, étiqueté, toisé, arpenté, condamné, pestiféré, traqué, talonné, étouffé, embrigadé, caporalisé, imposé, contribualisé, stérilisé, azimuté, tondu, battu, cocu... alors, mille bastringue, c'est mon droit d'être pas content et de le dire.
- Ton droit, tu rigoles, quel droit ? Tu en as toi, des droits ?... en images, au cinéma, au musée Grévin, à la fête à Neuneu. Le droit d'être un trou-duc que tu as et celui de te faire bourrer jusqu'à l'os. Jusqu'à l'os, tu réalises, pas d'espoirs. "
Ange Bastiani, Arrête ton Char Ben-Hur (1954)
relevé par ROBO32.EXE (à qui j'ai emprunté la photo d'Ange Bastiani)
|
En plus de nombreuses nouvelles, Bastiani/Lepage a publié une cinquantaine de romans noirs, de romans érotiques ou de guides canulars. Il a reçu le Prix du suspense 1965 pour Retourne en enfer et le Prix de l'humour noir 1968 pour Le Bréviaire du crime, un recueil de nouvelles et de recettes pour assassiner son prochain, paru chez Solar.
Ange Bastiani est décédé le 4 novembre 1977.
Claude Mesplède, Jean-Jacques Schleret, Les auteurs de la Série Noire (Voyage au bout de la Noire) 1945-1995, Joseph K., 1996, p. 39
Comme il était fréquent à l'époque, beaucoup d'ouvrages d'Ange Bastiani ont été écrits sous pseudo.
Les ouvrages présentés ci-dessus sont disponibles au catalogue "Romans policiers classés par éditeurs: Lettre B" (cf. lien)
|