…et le septième jour…
Le dieu fou, encore plus fou que d’habitude, piétinait sa colère à grands cris :
« Alors toi, tu crois qu’une femme c’est comme une dépanneuse ! Non mais, tu veux me faire passer pour quoi !?...déjà que… »
Le Camion avait les bronches aussi coincées que lors de son dernier rhume.
« Bon, c’est vrai que des fois c’est vrai », continua le dieu fou d’une voix radoucie, « mais c’est pas une raison ! » hurla t’il.
« Tu veux que je te fasse une exégèse du trottoir, toi qui es tout le temps collé contre ? »
Eh ! et lui, il la rencontrait où Dominique, sur les arbres ?
Tout en s’étranglant, le dieu fou se mit au volant du Camion et ils s’enfuirent tous les deux vers des contrées moins chargées d’opprobres à venir.
La route étant parfois ce qu’elle est, il neigeait. Bas. Même en descente. Le Camion ronronnait dans sa torpeur habituelle en se disant que de toutes façons, il n’en était pas à une dépanneuse près.
Et les flocons tombaient. Et les panneaux défilaient : « Danger : chute de pierres » - « Chute d’arbres » - « Chute de neige » - « de grêle » - « de pluie » - « de verglas » - « de vaches » - « de gazelles » - « d’avions »…
Et quand le Camion vit : « Danger : chute en contrepet », il ne fit aucune remarque au dieu fou, mais se dit :
« Bof ! Qu’importe la pente pourvu que fonde la neige !... »
(...suite )