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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 13:28
Qui en est où de l'amour ?

            La route s’en venait par des chemins tranquilles. Le Camion, à son habitude, suivait gentiment. Le réveil fou, un peu mélancolique, rêvait d’amour et voulait finir son poème :

            « Mignonne, allons voir si l’osmose arrose nos contrées moites »

            mais pour l’instant il avait l’inspiration à peu près à l’altitude de « pâquerettes en boîtes », à son avis ce n’était pas vraiment une rime riche. Il avait connu des nouilles qui rimaient beaucoup plus, même s’il ne se rappelait pas comment : le dieu fou ? Dominique ? non ! Pourtant il l’aimait bien à Dominique, surtout quand elle le berçait avec ses doigts subtils à la caresse imperceptible. Combien de nuits douillettes avait-il passé dans l’échancrure des lendemains qui sont venus beaucoup plus tard. Et même quand le dieu fou lui tapait sur la tête – ce qui arrivait implacablement au jour de ces lendemains-ci – il n’avait jamais avoué cette faiblesse qu’il avait pour Dominique. De toute façon, le dieu fou lui donnait le mal de mer.

            Le réveil fou se replongea dans son poème :

            « Mignonne, allons voir si l’osmose arrose nos contrées moites »

            Quand le temps viendra, faudra que je lui montre, se dit-il. En effet, son ami le temps lui avait fait dernièrement découvrir quelques facéties dont la nature se rendait parfois coupable :

            « Une charogne infâme, sur un lit semé de cailloux, »

            « Les jambes en l’air comme une femme lubrique, » (…)

            Il y avait une idée derrière la bête. Même si « Les Fleurs du Mal » de Ronsard n’était pas son livre de chevet préféré – il lui faisait penser à un éditeur ambidextre de la fesse et de l’ouïe – il aimait beaucoup certains vers :

            « Coq aux crocs à poils mous, »

            « La cuisse absente fait mur ! » (…)

            Ceux-là faisaient mouche en son petit cœur tendre et le comblaient de doute quant au soi-disant apocryphe « L’Age Post-pubère de l’Os », aux éditions « Poésie pour Tous », du préhistorien, pourtant célèbre, Sigmund Baudelaire. Certaines fouilles avaient d’ailleurs révélé que l’Os, on ne se le mettait pas dans le nez ou dans la poche mais sous le bras.

            Bon, revenons à ma bergère, se dit le réveil fou :

            « Mignonne, allons voir si l’osmose arrose nos contrées moites »

              Un grand coup de pied dans les côtes et : « Tu es la honte de la gent horlogère ! » hurlé par le dieu fou, remit la suite du poème et des chemins tranquilles à plus tard.        
                                                         (…suite)
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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 11:56


Dominique

            Ce jour-là, le Camion se faisait penser à un croisement entre un chemin de traverse et une crise de foie.

            Le longeron pâteux, l’échappement trop souvent sollicité plutôt à tort qu’à travers, les marchepieds aux cors douloureux, le tout trop huilé dans les culots et pas assez dans le piston.

            Bref une journée à haïr sa place de parking préférée, sans parler du babillage de ses voisines dont la synthèse était si claire qu’il se prenait pour un Martien confronté à la psychologie féminine.

            Aussi soudainement que cela était parfois possible, se matérialisa à côté de lui un – oui – un Martien – enfin si c’était pas un Martien, ça lui ressemblait. Un engin avec des formes là où qu’il aurait pas fallu qu’il y en eut et pas de formes là où qu’il aurait fallu qu’il y en eut. Il ne savait pas si le vice-versa était de mise à ce moment-là car le bougre n’avait même pas de roues.

            « Je m’appelle Dominique et viens te soulager de tes tourments. »

            Télépathe en plus – aïe ! aïe ! aïe ! ça continuait bien.

            « Je vois que ce qui te fait souffrir, c’est ce que tu appelles la psychologie féminine ! »

            Ah ! bon… !?

            « Vois-tu, Camion, tu n’es qu’un camion, la Femme c’est autre chose ! »

            Ah… ! bon !... ?

            « D’abord ses qualités effacent ses défauts, sinon ce ne serait pas une femme, et le plus important c’est que tout ça elle le sait. Toi, tes défauts tu te les prends dans le coffre et tu te trimballes avec ! »

            Eh ! ce con ! il me prend pour une bagnole… !

            « Ensuite elle a le choix entre plusieurs voies, pas toi, avec ou sans clignotants ! »

            Ca, c’est vrai, quand j’y suis…

            « Attends ! De par les qualités inhérentes à elle-même, elle fera toujours le bon.

            Ah ! bon !

            « Tu vois que c’est pas difficile à comprendre la psychologie féminine, suffit d’expliquer ! Salut… »

            Eh !...

            Aussi soudainement que normalement c’était impossible, Dominique se dématérialisa.

            Le lendemain, pour le Camion, le chemin de traverse n’était plus qu’une hallucination, tout comme la crise de foie de la veille. Le dieu fou s’approcha de lui, s’arrêta, son regard dévia sur la droite et vers le haut. Il leva une main, l’agita et dit :

            « A bientôt, Dominique chérie… »     


(… suite)


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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 11:55


Jour d'automne    

    La campagne était belle, pleine de collines, d’herbes, de vaches et de pluie.
    Il y avait aussi des nuages au-dessus de la campagne.
    Des nuages qui n’auraient pas trompé un daltonien vu leur gris profond bien soutenu par les cordes qui s’en échappaient.
    Et le soleil aussi était au-dessus des nuages, mais là on ne le voyait pas.
    Tout ça était très beau.

    Et le Camion se demandait ce qu’il foutait dans un pareil pays.
   
    C’était de sa part une question qui, en soi, se justifiait d’elle-même !...
    A savoir : laquelle des énigmatiques voies ascendantes – habituellement au service du destin – allait choisir le dieu fou pour vérifier que la folie était toujours bel et bien en marche ?!
    A gauche une falaise – qui monte –, à droite un ravin – qui descend –, tout droit : un virage…

    C’était de plus en plus impénétrable ! – sinon imperméable à l’humidité qui s’infiltrait peu à peu dans les rouages du Camion.

    Au bout d’un moment et de la dernière côte, le soleil était sûrement là mais on ne le voyait toujours pas.

    Les nuages si ! mais plus bas, la pluie aussi ! mais pas plus bas.

    La route descendait, la falaise était à droite, le ravin à gauche et les virages en face…

    La monotonie se trouvait dans l’obligation de se répéter sous couvert d’une soupe au brouillard où les légumes pas encore morts se gèlent les fanes et où la cuillère est à couper au couteau.

    Ca commençait à sentir bon le repas de la veille.

   
    Au bout d’un autre moment et d’un des avant-derniers virages, le dieu fou voulut s’arrêter et le fit.

    Dominique avait-elle déménagé ?... !?

    Le Camion n’a jamais su ce qu’il foutait dans un pays pareil.
 

(...suite)

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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 11:54


C'est quand le marché ?

La grippe sévissait.

Le Camion était enrhumé jusqu’aux ouïes.

Bien qu’en ces temps ni plus ni moins reculés qu’actuellement, la lignée du têtard, de la grenouille et du camion ne soit toujours pas très bien définie, on sait quand même que du sinus au coléoptère la contagion se transmet plutôt angulairement que par atavisme. Il en est d’ailleurs de même pour le hanneton à branchies et le scarabée à élytres cosinusiens dont les nageoires ont disparu avec la tombée de la fièvre due à la grippe qui sévissait en ces temps ni plus ni moins avancés qu’actuellement.

Le Camion donc, la narine vague et la toux latente, se trouvait au carrefour de l’éternuement et du centre ville d’un de ces pays géographiquement placés n’importe où – il faut bien qu’ils soient quelque part – et dans l’état serein de quelqu’un qui se demandait si on pouvait être myope même dans le noir.

A ce propos, d’ailleurs, le réveil fou – il fallait l’avancer d’une heure de temps en temps : plus la grande aiguille avançait, plus la petite retardait – l’avait très bien éclairé :

   « C’est aussi simple que de faire un créneau à pied ! »

Ainsi renseigné, le Camion ne se prenait plus la tête, c’était déjà trop tard.

La culasse fétide et le radiateur suintant, il posait brumeusement une attention distraite sur un « P » blanc sur fond bleu foireux. Il en connaissait la signification et même si pour l’instant celle-ci lui échappait, il s’en accommodait parfaitement.

Le temps passait, le réveil s’accrochait, le Camion guérissait et le dieu fou dormait ou faisait autre chose.

Ce n’est que le lendemain de ces temps-ci que le Camion, recouvrant un brin de sa lucidité habituelle, se souvint qu’un « P » blanc sur fond bleu foireux signifiait : « Placarde », et qu’il entendit le dieu fou hurler :

   « Mais c’est pas possible ! T’as la capsule qui a sauté ! »

Remarque osée, adressée au réveil – qui dans sa jeunesse avait été électronique.

Ce que le dieu fou n’a jamais su, c’est que le Camion avait refilé la grippe au réveil fou et celui-ci pour une fois ne s’était pas trompé d’heure mais de jour.          

                                                     ( ...suite )

 

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 17:44

Les Papyriades, c’est comme les petits pois, on peut ne pas aimer, on ne peut pas ne pas comprendre.

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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 12:31
Si l’univers a une croûte et des bulles, il ressemble davantage à une miche de pain ou à un morceau de gruyère qu’à une bouteille de bière.


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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 13:56
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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 12:40
Adapté du livre de Stephan Wul, L'Orphelin de Perdide (1958)



 
  
Sur la planète Perdide, Claude succombe à une attaque de frelons laissant son fils Piel seul et désemparé. Avant de mourir, il a eu le temps d’envoyer un message à Jaffar, son ami de toujours : “Viens vite et sauve Piel !”. Une course contre la montre s’engage alors dans l’espace…




Extrait du film


  



Commentaires:



A quand la version pour adultes?

 (avec des dessins de Luis Royo. Evidemment !!!)


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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 11:40
Adaptation du livre Oms en Série (1957)

Sur la planète Ygam vivent les Draags, géants de dix mètres de haut, à la civilisation très avancée.D'une exploration spatiale, ils ont ramené les Oms, qu’ils ont découverts sur une planète dévastée,et qu'ils ont adoptés comme minuscules animaux familiers.
Tiva, une enfant Draag, adopte un petit Om dont la mère a été tuée. Baptisé Terr, il grandit en profitant des leçons que sa jeune maîtresse reçoit par écouteurs. Devenu adolescent, il réussit à s'enfuir en emportant un précieux casque d'enseignement et rejoint le groupe d'Oms sauvages contre lesquels les Draags lancent régulièrement des opérationsde "désomisation".
S'instruisant peu à peu, les Oms sauvages réussissent à tuer un Draag : c'est la guerre qui commence. Terr retrouve le cimetière de fusées des Draags et réussit à gagner la Planète Sauvage,où il découvre le secret de la méditation de ces derniers – nécessaire à leur survie – et parvient à jeter le désarroi dans leurs rites sacrés.
Les Draags frappés dans leurs œuvres vives et, enfin convaincus de l'intelligence des Oms,leur accordent leur estime et souhaitent leur collaboration.
Dès lors, Terr et son peuple vivront en paix sur la Planète Sauvage, respectés des androïdes géants
qui redeviendront leurs amis.


  Bande Annonce





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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 18:42
undefinedLa collection ANTICIPATION

En septembre 1951, dans le foulée de la création de la collection Le Rayon fantastique par les éditions Hachette, le Fleuve Noir crée sa propre collection de S.F., dénommée Anticipation, qui est sa réponse à la création de cette collection mais dans une définition beaucoup plus populaire. Elle vise en effet un public composé de jeunes adultes amateurs du genre et privilégie le space-opera et les sujets grand public. Elle eut une durée de vie exceptionnelle puisqu'elle publia deux mille titres* jusqu'en 1997. Elle eut ainsi l'occasion de révéler un certain nombre d'auteurs français majeurs, dont Stefan Wul,Kurt Steiner, Jimmy Guieu et B.R. Bruss. Le premier livre de la collection, Les conquérants de l'univers, est le premier d'une saga en 5 tomes de F. Richard-Bessiere. Le dernier volume de cette collection est L'Odyssée de l'espèce de Roland C. Wagner qui fut publié en février 1997.

         Piège dans le Temps de Rog Phillips est le trentième n° de la collection

* 2001 livres numérotés + un H.S. : le premier Perry Rhodan paru en 1966 entre
les numéros 285 et 286. Ce qui fait  2002 titres exactement.





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