L’hiver s’en venait par des chemins subtils
Le réveil fou se demandait, non pas s’il devenait encore plus fou, c’aurait été faire preuve d’un certaine lucidité de sa part, mais si c’était normal d’avoir le mal de mer sur la route alors que le Camion était arrêté.
Il est vrai que la route, il la connaissait mal. En revanche le Camion, c’était quand même un ami, (la preuve : il était aussi susceptible que le dieu fou mais lui, il ne lui mettait pas de grand coups de poing sur la tête à tout moment, même s’il le soupçonnait de pouvoir faire pire.)
En tant qu’ami donc, il se permit de lui demander quel temps il faisait au-dehors. Le Camion qui connaissait les problèmes du réveil fou, lui donna l’heure, sans lui préciser si c’était celle de l’extérieur ou de l’intérieur. Autant ne pas compliquer les choses simples.
Si bien que le réveil fou ne compliqua rien du tout, même quand le Camion ajouta à son intention :
« Chut ! Tu vois bien que Dominique est là, juste à côté de toi. Ne va pas prendre un coup de coude ou d’autre chose. Il y a en ce moment quelques mouvements apparemment désordonnés qu’il vaut mieux ne pas contrarier ! »
Le réveil fou se cala du mieux possible dans les recoins du temps qu’il connaissait encore.
Et les autres recoins se réfugièrent là où ils le pouvaient.
Quand le dieu fou, qui n’avait pas la besogne rétive, voulut savoir depuis combien de temps il était avec Dominique, le réveil fou, avec une délicatesse difficilement soupçonnable pour un hypothétique spectateur de cette scène, lui indiqua très précisément qu’il faisait froid dehors…